Rencontre littéraire avec Azeddine Idjeri autour de son roman Quitter son siècle - Jeudi 27 avril 2023 à 19h

Modérateur : Abdelhak Hadjemi, président du Club Algérie XXI 

L’Algérie, un pan de ciel bleu indissociable du monde 

Quitter son siècle Tout au long de ce récit contemporain, Azeddine Idjeri cristallise la tension autour du personnage de Kenza, qui passe par une période charnière de sa vie. D’anecdotes en anecdotes, les antagonistes, eux-mêmes venus de divers recoins du monde, entrent en fusion dans l’intellect de Kenza. Comme dans une ode à l’espoir pour tous ceux dont le destin s’écrit à la marge, naissant des échanges interculturels, intergénérationnels et tout aussi existentiels…. Une invitation à reconnecter la littérature algérienne au monde et lui faire retrouver sa dimension universelle pourtant jamais quittée.

Année deux-mille-vingt, une nouvelle maladie parcourt la planète et redouble de rage. Dans une ambiance de fin du monde, et pendant que tout être humain tente de passer au travers des filets de la mort, des destins continuent de s’écrire entre Alger et Paris. La distanciation physique, ce réflexe né de la crise sanitaire, n’arrange en rien les choses pour Kenza, une jeune algérienne qu’une malchance génétique cloue dans son fauteuil roulant. Elle se sent deux fois confinée dans son minuscule appartement parisien.

Fruit du hasard ou pas, l’arrivée d’une étrange lettre vient la sortir de sa torpeur forcée : T. Casamayor se propose en confident pour lui conter les épreuves qui ont jalonné sa vie de bourreau écologiste et sectaire raté… En même temps, et tel un arbre que l’automne déchoit de ses feuilles les unes après les autres, Kenza voit sa société se réduire au fil des jours. Son père, un ancien diplomate et valeureux officier de l’ALN, repart à Béjaïa et refuse de reprendre le dialogue tant que sa fille n’est pas rentrée dans son pays d’origine.

À son tour, son médecin et ami Yann, quitté par son épouse irlandaise et privé de ses enfants, part s’exiler en Algérie pour oublier. Pour s’oublier surtout. Quant à Fatou, une aide-soignante malienne que la fatalité a rendue amie et confidente, elle décide brutalement de déserter son foyer pour ne plus avoir à vivre sous le joug d’un mal en mal de tout. Enfin, Jean, le père de Yann, qui est aussi le père tutélaire de Kenza, et après avoir révélé son secret de guerre en Algérie, se laisse emporter par le nouveau virus…

Difficile pour Kenza de se trouver au milieu de cette apathie un antidote à la morosité et le fatalisme ambiants. Commence alors une lente quête existentielle, qui va la conduire sur le chemin de la guérison de tous les maux qui rongent son siècle. En guise de clé de voûte, cette quête aura pour maître-mot celui du pardon.

Azeddine Idjeri, écrivain algérien installé à Paris, est aussi l’auteur de plusieurs ouvrages : Orphelin de fils, Volitions coupables et Espoirs dans de sordides oreilles.