Soirée hommage à la militante et écrivaine Monique Hervo (1929 2023), Monique HERVO l’Algérienne. "L’héroïne aux couleurs des solidarités internationales" - Jeudi 12 octobre 2023 à 19h

Dans le cadre de la commémoration des massacres du 17 octobre 1961

En partenariat avec le Collectif 17 octobre 1961 Banlieue Nord-Ouest

La soirée sera marquée par des témoignages d’amis de la militante et amie de l’Algérie Monique Hervo, dont ceux de Laurent Maffre, auteur de Demain, Demain. Nanterre, bidonville de la folie, de Chérif Cherfi, coordinateur du Collectif 17 octobre 1961 Banlieue Nord-Ouest et de Yasmina Bédar de l’association Yalla de Saint Denis

Lecture de textes en hommage à Monique Hervo, par Mohand et Nassim Mounsi accompagnés aux percussions par Rachid Mammar

Avec la participation de Librairie El Ghorba mon Amour et du Théâtre du Kalam

La militante et écrivaine Monique Hervo, est décédée le 20 mars 2023 à l’âge de 95 ans à Nanterre. Algérienne depuis 2018, convertie à l’Islam, elle a été inhumée en Algérie, au cimetière d'El Alia. Ayant vécu plus de dix ans dans les bidonvilles de Nanterre, Monique Hervo a assisté à la répression et à l'assassinat d'Algériens lors des manifestations pacifiques du 17 octobre 1961. Elle a témoigné en 1999 contre le tristement célèbre Maurice Papon, alors Préfet de police de Paris en 1961, dans l'affaire l'opposant à l'historien, Jean-Luc Einaudi.

La militante a décrit la souffrance des Algériens qui vivaient dans le bidonville de la Folie, à Nanterre, dans un livre coécrit avec Marie-Ange Charras, intitulé Bidonvilles : l'enlisement, publié en 1971 et "Chroniques du bidonville : Nanterre en guerre d'Algérie, 1959-1962", éditions du Seuil, Paris, 2001. Elle est l’autrice de plusieurs écrits et ouvrages sur ce sujet qui était sa raison d’être en tant que militante anticolonialiste.

Née le 5 janvier 1929, fille unique, très tôt à l’âge de 16 ans Monique Hervo est déjà engagée pour accueillir les survivants de la seconde guerre mondiale 39/45. Inscrite à l’école des beaux-arts à Paris elle découvre à la lecture d’un journal un incendie qui a fait beaucoup de victimes dans le bidonville de la Folie à Nanterre. Elle viendra s’y installer auprès des familles algériennes en 1959 après avoir volontairement quitté son poste de travailleuse du Service Civil International à l’issue d’un congrès qui se refusait de prendre position contre la guerre d’Algérie… Grâce à l’aide et au soutien de certains de ses anciens collègues, elle a pris des notes, des photos. Elle a participé à la manifestation du 17 octobre 1961 qui se dirige vers le Pont de Neuilly, où étaient rassemblées plus de 10 000 personnes. Elle dira : « j’ai vu la police tirer sur les femmes et les enfants ». A la fin du bidonville, les familles sont dispersées dans les cités de transit et certaines loin de Nanterre. Un nouveau département est créé, les Hauts de Seine, la préfecture est érigée en 1970, quasiment à l’emplacement du bidonville.  Monique vivra un temps une vie de nomade, dans différents lieux, vivant et partageant son quotidien avec de nombreuses personnalités : François Maspéro, Jean Jacques de Félice et bien d’autres. Elle reste très active au sein de nombreuses associations et aura fortement contribué à la création du GISTI, donné son temps aux causes humanitaires et à celles des réfugiés sera sa raison de vivre. Elle écrit et témoigne, comme Annie Ernaux. « Si je n’écris pas, si je ne témoigne pas, je n’existe pas », disait-elle. Elle ne cessa de puiser dans ses souvenirs et dans sa malle pour en sortir les notes qu’elle y avait engrangées durant toutes ces années.