Concert de musique Malouf constantinois de Myriam Soltane - Samedi 15 octobre 2016 à 20H30 - Entrée 15 euros

De Constantine à Paris

Dès son plus jeune âge, les maitresses d’école remarquent la belle voix de la petite Myriam et l’encouragent à chanter lors des fêtes de fin d’année. Myriam Soltane jouait déjà à l’oreille sur un petit clavier que son grand frère lui avait offert. Brillante à l’école, elle s’est aussi inscrite au Conservatoire de Constantine pour apprendre le piano et les bases du solfège. Etudiante, elle donne plusieurs spectacles notamment pour célébrer la journée de la femme au théâtre de Constantine. Au sein de sa famille, sa passion de la musique n’est alors connue que par sa maman… Influencée par les musiques de son enfance, elle excelle dans l’interprétation des différentes couleurs de la musique orientale et magrébine (malouf et chaâbi) et joue de plusieurs instruments comme le piano et les percussions. En plus de ses dons artistiques, Myriam est aussi docteur vétérinaire. L’obtention de son diplôme lui a permis d’aller se spécialiser en France, où elle a pu donner libre cours à sa vocation artistique. Résidente à Marseille pendant plusieurs années, Myriam devient animatrice d’une émission de la musique Malouf à Radio Gazelle et se fait une place dans le milieu artistique de la ville phocéenne. Elle donne plusieurs spectacles en France et à l’étranger. Puis ce sera Paris, où elle vit désormais.

Une voix exceptionnelle

En plus d’avoir une voix exceptionnelle et d’être une vraie artiste de scène, Myriam Soltane est aussi auteure et compositeur de la plupart des chansons qu’elle interprète. Elle possède cette grâce rare et cette tessiture particulière aux grandes voix de la chanson arabe telles que Oum Kaltoum, Ismahane, Fayrouz et Warda El Djazairia ; mais aussi de la chanson algérienne avec Fadila Dziriya dans le Hawzi et Simone Tamar dans le Malouf. Myriam Soltane propose une interprétation dynamique et originale. Elle chante le Malouf comme elle aurait aimé l’entendre : plus rythmé, plus joyeux et festif. De la nouba classique, elle met en évidence les passages les plus dansants avec des compositions et des arrangements modernes. Elle mêle aujourd’hui avec justesse la musique Malouf traditionnelle et des sonorités contemporaines. A son actif plusieurs CD, dont « l’âme de la corde » en 1997, où elle a repris des grands classiques de la musique orientale, Oum Kaltoum en tête. En 1998, elle a participé au CD de Juan Carmona "Antes". En 2000, sortie de son album  « Waalache » dont elle signe la plupart des titres ; propose une reprise Malouf « Bil Hawa » ; et une composition Word Music  "Waalache" qui est un titre de cet album et qui a obtenu le premier prix Musique du Monde de l’Adami, FCM, France MP3. Plusieurs titres de ses albums ont fait partie de compilations, dont la compilation  " Les Cosmophonies" du Maghreb de l’espace julien « Marseille » et la compilation « Prix musique en ligne » de l’Adami.

C’est sa rencontre avec l’un des maîtres actuels du Malouf de la nouvelle génération constantinoise, Abdel Hakim Bouziz, qui, touché par sa voix, l’a encouragé à réaliser cet album Malouf à Constantine. Dans cet opus, c’est vers ses racines qu’elle revient pour célébrer le Malouf. Elle rend hommage à sa ville natale à travers le titre « Constantine » ; et sa mère avec « Lahbiba » toujours sur des arrangements modernes afin que ce patrimoine puisse voyager à travers la méditerranée. Myriam Soltane a introduit de nouveaux rythmes dans cet album en ajoutant la boîte à rythme, le piano, le clavier et la basse à l’orchestre traditionnel composé de violon, nay, djawak, derbouka, tar et guitare flamenca. Elle a apporté un nouveau souffle au Malouf, de l’oxygène pour que cette musique continue de respirer, à vivre, à voyager à travers les temps et les lieux, à la rendre plus accessible, plus ouverte , plus moderne , plus universelle. Comme les ponts suspendus de Constantine, elle a voulu à travers cet album créer un pont qui transporte les richesses musicales de sa ville natale pour les partager avec  le monde entier

A. Rodrigues