Rencontre avec Hiliette PARIS et M. Pierre COULHON -Mercredi 9 novembre 2016 à 18h30

"Les orangers de la Mitidja" : Dans une ferme de la plaine de la Mitidja, près d’Alger, une enfant grandit au milieu du monde arabo-berbère qui l’entoure. Elle navigue sur cette terre en toute insouciance, passant  de la maison de ses parents, des colons français, aux gourbis des ouvriers pour partager les jeux des enfants de Saïd et l’affection de Radoudja. L’Algérie la façonne et la chérit. Aussi, quand les violences éclatent et portent le pays jusqu’à la fracture, elle ne comprend pas. Des décennies après l’indépendance, des clichés et des idées reçues perdurent sur cette période de notre Histoire de part et d’autre de la Méditerranée, emprisonnent les mémoires et gangrènent les rapports sociaux.

L’auteure a entrepris de sortir de cet enfermement et de se mettre en quête d’une vérité, au delà des idéologies officielles. Partant de ses souvenirs, elle décrit le processus de colonisation et son impact sur les comportements des populations. Au fil du récit nous remontons l’Histoire jusqu’à la création d’un village colonial sur le territoire des Beni-Moussa et la modernisation du pays. Le témoignage se veut réaliste, sans complaisance, et traduit la complexité des relations entre des êtres de cultures et religions différentes, conditionnés par le contexte politique.

Héliette PARIS a passé son enfance et son adolescence en Algérie jusqu’à l’indépendance du pays. Après des études de lettres et de droit, elle a exercé une activité professionnelle à Bruxelles auprès des institutions européennes, puis à Paris dans le secteur bancaire. Elle s’est spécialisée dans le domaine des relations humaines et de la formation des adultes. Elle vit à Paris et se consacre à la propagation d’un message de paix et à la lutte contre le racisme.

"La guerre d'indépendance algérienne... ": Ce livre est dédié à la mémoire d’un homme hors du commun : André Cruiziat, visionnaire, éveilleur, au charisme exceptionnel, disparu en 1998. Fondateur avec l’appui de Paul Delouvrier d’un mouvement de culture international ARRi reconnue d’utilité publique. Pierre Coulhon alors élève à l’Ecole militaire de Saint-Cyr Coëtquidan le rencontra en 1953 à Nantes lors d’une conférence qu’il prononça sur “l’Armée et la Nation”. Il fut d’emblée fasciné par l’homme et par les idées qu’il exprimait. Une amitié naquit à ce moment là; elle dura près d’un demi siècle. Ce qui l’a le plus fortement frappé chez lui c’est son regard ouvert sur tous les hommes, riches ou pauvres, quelle que soit la couleur de leur peau, quelle que soit leur religion, qu’ils soient croyants ou incroyants, il témoignait à tous de la considération sans les juger. Il faisait preuve de disponibilité, savait écouter avec empathie. Il avait un talent de pygmalion inégalable : celui de percevoir la valeur, le potentiel de celui qui était en face de lui. Sans pouvoir l’imiter, ces qualités éminentes ont pénétrer toute la vie de l’auteur de ce livre. Le jeune lieutenant de Gendarmerie qu’était encore Pierre COULHON avait acquis la conviction, du fait des informations qu’il avait reçues de lui, que l’armée française ne viendrait pas à bout de l’insurrection algérienne. Tout en participant aux combats Pierre Coulhon réussit à prendre des contacts sur le terrain avec des responsables locaux du FLN et de l’ALN. Il put les maintenir au coeur de la tragédie. Ces liens évitèrent probablement des affrontements sanglants dans les quelques mois qui précédèrent le cessez le feu.