Projection de "Maurice Audin, la disparition", un film documentaire de François Demerliac- Mardi 7 mars 2017 à 19h00

Dans le cadre de la Semaine Anticoloniale

Suivie d'un débat avec l'historien Giles Manceron et Henri Pouillot

A Alger, en juin 1957, Maurice Audin, jeune mathématicien de 25 ans, est arrêté par les parachutistes français. Sa femme, Josette, et ses trois enfants, ne le reverront plus jamais. Ce documentaire entrecroise des témoignages des protagonistes français et algériens : militants pour l’indépendance algérienne, avocats, historiens, militaires... En s'appuyant sur les recherches de l'historien Pierre Vidal-Naquet, il mêle documents (archives filmées, journaux, livres, dessins …) et scènes de reconstitution pour retracer le contexte de cette disparition et dénoncer la torture et le meurtre pratiqués en Algérie. Josette Audin est le personnage central et le « commanditaire » moral de ce film.

Dès 1958, l'évidence de la mort de Maurice Audin sous la torture, grossièrement maquillée en évasion par un simulacre des militaires, est démontrée. L'instruction engagée à l'époque, qui paraissait devoir inévitablement impliquer les militaires et les plus hautes autorités politiques, finit par échouer à la suite de la loi d'amnistie de 1962, liée aux accords d'Evian. Malgré toutes les tentatives engagées par Josette Audin ou le Comité Audin devant la justice (jusqu'en 2001), les causes de la disparition de Maurice Audin – la torture et le meurtre – ne sont officiellement toujours pas reconnues. En juin 2007, Josette Audin écrit au président de la République récemment élu pour lui demander que soit éclairci le mystère de la disparition de son mari et pour que la France assume sa responsabilité dans cette affaire. Le 1er janvier 2009, sa fille, Michèle Audin, refuse le grade de chevalier de la Légion d'honneur au motif que le président n'avait pas donné suite à la demande de sa mère ni même répondu à sa lettre.