« La guerre de mon père » - Vendredi 25 novembre 2016 à 20h30 - Entrée 10 euros - tarif scolaire 5 euros
Un spectacle de Judith Depaule et Vincent Deslandres
Compagnie MABEL OCTOBRE
Conception : Judith Depaule, Vincent Deslandres
Mise en scène, vidéo : Judith Depaule
Scénographie : Tanguy Nedelec
Musique : Mell
Collaboration images : Maria Loura Estevão, JSLB réalisation
Décor : Tanguy Gauchet, Vincent Tronel et Sid Ali Zine
La présentation sera suivie d'un débat avec l'historien Abderahmen Moumen
La guerre d’Algérie a fait couler beaucoup d’encre, pourtant elle reste un sujet difficile pour la mémoire collective. Que savons-nous au juste des « évènements d’Algérie », officiellement désignés comme une guerre que depuis 1999 ? La colonisation est une plaie encore suintante. L’indépendance de l’Algérie en a marqué une parenthèse symbolique, sans que celle-ci n’ait jamais été fermée définitivement. Quelles en sont les répercussions sur les générations à venir ? Peut-on construire un futur construit de manques ? Transmettre un passé troué ? De nombreuses familles ont été directement touchées par la guerre d’Algérie.
Sans compter les militaires de service, 1 343 000 appelés ou rappelés ont été envoyés en Algérie entre 1952 et 1962, soit la grande majorité des hommes nés entre 1932 et 1943. Qui, parmi eux, était alors en mesure de comprendre ce vers quoi on les dépêchait ? Qui pouvait mesurer les tenants d’une telle guerre ? Certains départs furent d’ailleurs malaisés : convois bloqués, sabotage des voies ferrées qui emmenaient les jeunes à Marseille d’où ils prenaient le bateau. Nos pères ont été appelés ou rappelés et longtemps ils n’en ont pas parlé. Au détour d’une conversation, un jour, nous avons appris ou compris que cette chose avait été, qu’ils étaient partis là d’où on ne revient pas indemne, à demi-mots, sans s’attarder, avec gravité ou avec détachement. Posant la question des « zones de non existence », autrement dit de « non-dits », nous souhaitons interroger le processus de réhabilitation mnésique, qui s’impose à tous, tel un exercice de légitimité générationnelle quand vient le temps de se définir.