Projection de Une vie, un combat, une œuvre ... Réalisation scénario de Cheikh Djemaï - Mardi 6 décembre 2022 à 19h

Dans le cadre de la célébration du 60e anniversaire de l’Indépendance

Suivie d'un débat avec le réalisateur

C’est l’évocation d’une vie aussi brève que dense. Une rencontre avec une pensée fulgurante, celle de Frantz Fanon, médecin psychiatre, d’origine antillaise, qui va penser l’aliénation du peuple noir. C’est l’évocation d’un homme de réflexion qui refuse de fermer les yeux, de l’homme d’action qui s’est dévoué́ corps et âme pour la lutte de libération du peuple algérien et qui deviendra par son engagement politique, son combat, et ses écrits, l’une des figures de la lutte anticolonialiste.

Avant d’être emporté à l’âge de 36 ans par une grave maladie (une leucémie, le 6 décembre 1961), loin de sa Martinique antillaise. C’est l’évocation d’une vie aussi brève que dense. Une rencontre avec une pensée fulgurante, celle de Frantz Fanon, médecin psychiatre, d’origine antillaise qui va penser l’aliénation du peuple noir. C’est l’évocation d’un homme de réflexion, qui refuse de fermer les yeux, de l’homme d’action qui s’est dévoué corps et âme pour la lutte de libération du peuple algérien et qui deviendra par son engagement politique, son combat, et ses écrits, l’une des figures de la lutte anticolonialiste. Avant d’être emporté à l’âge de 36 ans par une grave maladie (une leucémie le 6 décembre 1961), loin de sa Martinique natale. Cheikh Djemaï revient sur la courte et intense vie de Frantz Fanon. Dans ce film, avec des amis d’enfance, des amis d’étude, des camarades de combat algérien, des écrivains témoignent du parcours unique de cet homme.

Cheikh Djemaï, réalisateur franco-algérien, s'inscrit dans la lignée de ces créateurs qui revendiquent le droit à "la Mémoire" pour ses contemporains broyés par les rouages de "l'Histoire". Ses films ont été sélectionnés et consacrés dans de nombreux festivals. Ce réalisateur, à la sensibilité à fleur de peau, a d'abord flirté avec le théâtre. Après dix années passées au théâtre des Amandiers de Nanterre, où il côtoie les plus grands : compagnons de route de Pierre Debauche, Antoine Vitez, Patrice Chéreau, Roger Planchon, Daniel Mesguish, à Wajda, il choisit finalement l'image, voie qui lui permet d'exprimer ses révoltes, ses passions, ses doutes, ses espoirs. Après avoir collaboré à diverses émissions ainsi qu'à des magazines télévisés, il se lance dans la réalisation de films plus personnels.

Il réalise : La nuit du doute (une fiction) drame des jeunes-filles maghrébines ; Mémoire du voyage, document percutant et émouvant sur la communauté tzigane ; Paroles d'exil, bouleversant témoignage sur ceux qui ont du fuir le terrorisme en Algérie ; Les charbonniers de surface, sur un métier d'un autre temps ; Frantz Fanon, dans lequel il restitue l'itinéraire de ce médecin-psychiatre d'origine antillaise, cet écrivain, ce visionnaire, ce militant, qui après avoir combattu auprès des forces de la France libre pendant la seconde guerre mondiale, s'engage corps et âme dans la bataille de la décolonisation et de l'indépendance de l'Algérie ; le Onze du FLN, dans lequel il évoque l'épopée des footballeurs vedettes algériens qui ont fui en 58 leurs clubs français pour créer la première équipe algérienne en pleine guerre d'Algérie. Anonymes. Cheikh Djemaï nous ouvre les yeux sur une réalité souvent occultée, et perpétue la mémoire de femmes et d'hommes dont le souvenir doit rester vivant et intact.

À travers ses films, toujours d'une grande beauté cinématographique, il nous donne envie de croire que tout est possible, à condition de ne jamais renoncer, de savoir dire "non", de rester debout. Hier, comme aujourd'hui, l’œuvre de Cheikh Djemaï s'inscrit dans l'actualité brûlante. Cheikh Djemaï permet de nous sentir vivants, combattant. Il encourage à lutter contre "l'amnésie" comme dans son nouveau film "Nanterre, une mémoire en miroir" et nous rappelle notre faculté d’indignation. Ses films nous aident à accéder encore un peu plus à cette humanité qui se love au fond de chacun d'entre-nous. Ce réalisateur exigeant, Homme de colère et de passion, fait souffler comme un vent d'espérance et donne un nouveau sens au mot solidarité. Par G. Ginsberg,