"Le 8 mai 1945 en Algérie. Devoir de mémoire et droit à la reconnaissance" - Mercredi 7 mai 2025 à 19h

A l’occasion de la commémoration des massacres du 8 mai 1945, « L’autre 8 mai 1945 »

Avec la participation de : 

Mohammed EL KORSO, Professeur des Universités et historien 

Nils ANDERSSON, éditeur, écrivain et militant anticolonialiste

Alain RUSCIO, historien et écrivain

Projection d’un court-métrage de témoignages sur les massacres du 8 mai 1945 (Sétif, Guelma, Kherrata …), deSaïd OULMI accompagnée d'une intervention enregistrée (vidéo) du réalisateur  

La question de l’ouverture de toutes les archives se rapportant à l’Histoire de l’Algérie sous régime coloniale et plus particulièrement celles concernant des moments clefs comme les massacres du 8 mai 1945, est une question récurrente. En cette veille du 80e. anniversaire de la « Libération » que Paris et la France entière s’apprêtent à fêter en grande pompe, il est du devoir du Premier magistrat de France de mettre fin à ce mémoricide en ouvrant toutes les archives et en reconnaissant de manière claire, sans détour et surtout sans arrière-pensée les crimes contre l’Humanité commis ce jour, les jours d’après et les mois suivants à l’endroit d’une  population dont les parents, fils et petits-fils ont payé le prix le plus fort pour libérer Paris aux côtés d’autres Français qui  refusèrent la soumission au Maréchal, le diktat des boches et la partition de leur pays. 

Cette solidarité de corps et d’esprit sur les fronts allemands et italiens labourés par les bombes pour que triomphe la liberté et les droits humains, a volé en éclats par les embusqués d’une l’Algérie française en gestation depuis la guerre d’occupation.

La stratégie mise à exécution le 9 mai et les jours suivants par les auteurs de ce crime de masse, a été pensée et élaborée de longue date depuis au moins le Front populaire, réactualisée et mise en place le 14 avril 1945. En décrétant des mesures discriminatoires, racistes ; en proclamant «l’état de siège» alors que rien de l’aveu même de certains enquêteurs militaires objectifs ne le justifiait ; en mettant en place « une cour martiale » composée de colons-miliciens juges et parties à la fois ; en remettant au goût du jour l’innommable Code de l’Indigénat aboli par l’ordonnance de 1944, les acteurs de ces funestes journées agirent en toute impunité conscients qu’ils étaient « couverts » par celui qui sera sacré Libérateur de Paris et de France.

Vue sous l’angle du temps long, « les tueurs » et ceux qui firent office de commandeurs, avaient en réalité comme objectif immédiat de consacrer le pouvoir de la grosse colonisation qui œuvrait pour  assoir son autorité ad vitam  aeternam et tuer se faisant définitivement toute idée d’une Algérie libre et indépendante. 

Trois axes seront privilégiés dans cette intervention.

  • Premier axe : rappel des dates clefs à l’origine de l’appropriation par les

Algériens de la date du 8 mai 1945 et son impact mémoriel et politique. 

  • Deuxième axe : décryptage de quelques crimes contre l’Humanité

commis par les représentants des autorités civiles et militaires coloniales à l’endroit des Algériens.

  • Troisième axe : le trauma des rescapés de la « chasse au merles ».

 Mohammed El-Korso, Professeur des Universités, historien et écrivain